3 ans de défit pour une année de folie.

Dimanche j’ai écrit « ça cogite beaucoup, ça tourne en rond énormément ». Dimanche soir, j’avais avancé d’un pas. Enfin ! Hier soir je reculais de 3. Aujourd’hui je cogite beaucoup et … je reste sur place. Non pas que je ne sache quelle direction choisir. Plutôt que je ne sais pas où j’en suis. Ce qui est sûre c’est qu’il y a un problème puisque je n’ai pas repris mes gouges depuis la fin de l’expo. Mais pourquoi ?

Quand je bloque sur un problème ça paralyse tout le reste (ou presque je fais de délicieux brownies et cakes tous les jours à la place…)

L’incarnation du graveur fou.

Je l’ai évoqué plusieurs fois au cours de la semaine passée. Outre mon habituel problème de temps, je n’arrive pas à incarner le graveur fou. J’ai pourtant un document de 30 pages que j’ai rédigé au Japon. Mais j’ai l’impression d’avoir raté le coche.

L’idée de départ.

L’idée de base, celle qui est toujours d’actualité, c’est de reprendre la gravure à zéro comme si je n’en avais jamais fait et de partager tout ça.  Les « défis fous » ne sont pas d’actualité en ce moment. Ce qui a changé c’est qu’au lieu d’une gravure par semaine, je voudrais une par jour. Mais c’est impossible actuellement. Il me faut entre 8 et 16h pour en réaliser une. Donc je ne pourrais rien faire d’autres… Parce-que pendant que je grave je ne gagne pas d’argent…

Une désillusion ?

En démissionnant je m’attendais à consacrer ma vie à l’art. C’est ce que je fais, mais ce n’est pas à 100% de la pratique. Je voulais avoir un rythme comme lorsque j’étais étudiante ou au Japon. Mais à ces époques, j’étais loin de ma famille et de mes amis, je n’avais même pas un poisson rouge et je vivais dans un studio qui nécessitait moins d’une heure de ménage par semaine. Quant au jardin, il se réduisait à un echeveria lilacina que j’ai laissé cramer dans un bocal.

3 ans de défit pour 1 an de folie.

Dimanche soir nous avons beaucoup parlé avec Simon. Et dans mon habitude de faire des plans sur des années ( à défaut de réussir à en faire des qui tiennent sur un jour) j’ai envisagé l’évolution du graveur fou sur les 5 prochaines années…

Solutions

Deux solutions se sont imposées. Dont la seconde qui ne peut réussir que si je tiens la première. Une gravure par jour c’est fou si je tiens dans le temps sinon ça n’a rien d’impressionnant. En revanche si je me remets à une par semaine … Dans 3 ans, quand je vais débouler avec mes 150 et quelques têtes à têtes avec Matisse, là ce sera fou. C’est comme ce que fais Poisson avec ses 3 bonhommes de bois par jour. 3 c’est classique. Mais après 3 ans à tenir le rythme c’est Waouh ! Et pendant ces trois années ça me permet de préparer le terrain pour une année de folie !

Comme je l’ai écrit plus haut, je ne peux pas passer une année à ne faire que graver car quand je grave je ne gagne pas d’argent. Cercle a priori vicieux, puisque je gagne ma vie en vendant mes gravures… L’idée est donc de faire financer cette année de folie. C’est une sorte de prévente. Comme ce que j’ai fais pour le Japon, ou encore pour le livre.  L’idée est donc de prendre mon mal en patience, de continuer les 10×10 hebdomadaire tout en développant une com autour, afin de donner envie aux gens de financer une année de tête-à- tête.

Les têtes-à-têtes de mes envies.

  • Matisse pour le lino en noir blanc (trop facile de le faire en couleur).
  • Le jardin des délices pour le bois à la japonaise.
  • Chardin pour la pointe sèche.
  • Un bestiaire pour le burin.
  • Et pour le lino en couleur j’hésite. Pourquoi pas un primitif flamand ?

Enfin, ce que j’adorerais, ce serait un tête-à-tête avec les portraits du cabinet des Clouet. Mais pas d’après des repro (bien que celles du livre soit d’excellentes qualité), d’après les vrais. Pouvoir travailler directement dans la galerie…


Bref, dimanche soir super motivée. Mais je n’ai pas gravé pour autant car j’ai un cadre, une broutille qui ne demande pas une après-midi de travail, mais qui me fait peur.

Je suis comme tout le monde.

Hier soir, la motivation est retombée. Je suis allée à la journée de l’estampe contemporaine et ça m’a sapé le moral :

  • Je ne me trouve ni meilleure, ni moins bonne que les graveurs qui y exposent. Pourtant, chaque fois que je postule quelque part en gravure, je suis recalée.
  • Dans cette multitude d’estampes, tout mon travail actuel serait fondu, noyé, perdu dans la masse. Rien de plus ni de moins que les autres. Une estampe parmi d’autres.

Alors qu’est-ce que la gravure d’aujourd’hui ? Qu’est-ce que je peux apporter avec mon graveur fou ?

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