
10 Mai Analyse et stratégie.

Ça doit bien faire 10 ans, si ce n’est plus, qu’on me parle de faire un site. Outil indispensable qui servirait de vitrine. Alors il y a 6 ou 7 ans j’ai eu un blog. 3 ou 4 ans plus tard, mon cousin me l’a transformé en site. Un site sur lequel il ne se passe pas grand-chose. Un blog qui n’est pas très visité. Et pour cause. J’y publie mon journal de bord mais je n’ose pas le faire lire. J’en partage seulement quelques extraits lors de la publication des chroniques d’un artiste (2 numéros parus actuellement).
Lorsque j’ai décidé d’y publier mon journal de bord, c’était à la fois dans un but d’archives et aussi dans l’idée de m’installer dans la régularité. Quelqu’un vient à une de mes expo ou trouve miraculeusement, par le plus grand des hasard mon site (j’ai fait le test et si tu ne me connais pas, tu ne le verras jamais), eh bien, il peut voir que je ne suis pas tombée du ciel et que ça fait un paquet de temps que je m’active pour être là, présente en tant qu’artiste au milieu des milliers d’autres, et y rester. Quant aux réseaux sociaux, Fb à la fin des Beaux-arts pour garder contact avec des camarades de classe vivant dans d’autres pays. Instagram, parce que j’ai fini par en avoir marre du « tu n’y es pas ! Mais Fb c’est fini, tous les artistes sont sur insta !!! ». Alors voilà j’y suis aussi. Et comme tout le reste, quasiment personne ne le sait. Et puis voilà qu’un jour dans une réunion du collectif, alors que nous évoquions nos difficultés de communication, Anne Iris dit « je ne communique pas, je partage ». Waouh ! Quelle révélation ! Ca change tout ! Enfin presque. Partager quoi ? Bon j’ai fini par créer une newsletter. Plus par confort pratique que par partage (si je veux être sûre qu’un mail arrive, je ne peux l’envoyer qu’à 10 personnes à la fois).
Puis vient le Japon. Là il y avait de quoi partager. Et 1001 km d’artistes à même été imaginé pour partager. Alors j’ai partagé. Un sacré boulot :
- 2 à 3heures tous les soirs,
- les posts spontanés,
- le temps passé dans la journée à penser la publication du soir.
- les cartes postales.
- la newsletter.
Ce fut passionnant. J’ai adoré. J’ai eu de nombreux échanges et gardé contact avec pas mal d’entre eux. Et le retour. Tout ce qui a été accompli, qui retombe à zéro. Franchement, ça m’a fait un vide. J’étais rentrée, j’étais contente. Archi heureuse même ! Parce-que c’était dur à la fin. Mais je n’avais plus rien à partager.
Et le confinement. En mars, je me suis dit « cool les vacances ». Mais après, j’en suis très vite venue à m’interroger sur mon positionnement en tant qu’artiste. Et là encore, c’est dans une réunion, une remarque d’Anne Iris qui me dit que c’est déjà bien de continuer de créer. Dans les heures qui ont suivies, j’ai réalisé que je n’avais pas besoin d’être extraordinaire pour être artiste. Une petite expérience encourageante avec la Gravure hors confinement (d’ailleurs je vais probablement développer les contacts exquis, et je remercie CatD pour ses précieux conseils) qui m’a donné en confiance et m’a permis d’avancer encore dans mon cheminement. Une des réflexions à la base de ce concept était le lien, l’interaction entre le numérique et la réalité. Un des points commun entre les 2, c’est que si tu attends que ça se passe, il ne se passe rien. Pour toi en tous cas. Comme dans une galerie, quand tu te contentes d’accrocher ton tableau et d’attendre que le galeriste t’annonce une vente, tu peux attendre longtemps. Il faut agir.
Le 4juillet, sera mon 1er jour en tant qu’ « Artiste », officiellement. Je ne pourrais plus que compter sur moi pour gagner ma vie et plus sur un employeur pour me rémunérer chaque mois. (J’ai hâte !!! j’ai le trac mais j’ai hâte.) Je prépare ce moment depuis plusieurs mois déjà. Depuis quelques jours après la rentrée de septembre. Je regardais mes élèves, un lino dans mon sac et je me suis dit « mais qu’est-ce que je fais là ? C’est pas ma place. »
Pour ce grand saut, je dois y mettre toutes mes chances de côté. Au début d’année avec mon cousin et des amis, on a parlé de mon site et de ce truc effrayant qu’est la com. J’avais des idées, mais par où commencer ? Ca aura mis le temps, mais voilà une semaine que la peur de l’inconnu s’est changée en soif de découvertes ! Je suis en train de repenser tout mon site, j’analyse tous les réseaux sociaux, leurs spécificités, les stratégies des grandes entreprises et parallèlement je continue de développer 1001 km d’artistes et de penser le graveur fou (je n’étais pas prête comme je l’aurais voulu en janvier, j’espère que pour septembre ça ira). Bref, c’est passionnant. Mais pour le moment, je me contente d’observer et de concevoir.
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