
03 Juil Basquiat et Rembrandt.
Drôle de duo.

Deux artistes qui n’ont rien à voir. Chez l’un j’aime la violence du motif, chez l’autre la technique. Chez les deux j’aime l’expressivité du trait et la spontanéité.
Aucun de ces deux peintres ne compte parmi mes favoris. Si j’admire Rembrandt, c’est pour son travail de graveur et non pour ses peintures. Quant à Basquiat, j’ai été assez déçue par la dernière exposition.
Ce qui fait que je les compte dans mes influences est qu’ils représentent tous deux un aspect, une force, que j’aimerais atteindre dans mon travail.
J’ai toujours admiré les œuvres où le message, l’envie d’expression passe avant la technique. De ce fait, j’apprécie l’art brut et la scène underground des années 80’s. Mais j’admire la technique, quand elle est maîtrisée au point que tout semble naturel, comme une évidence. Si parfaite qu’on ne la remarque même plus. Quand je regarde un Rembrandt je contemple d’abord l’œuvre dans son ensemble. Puis ensuite je m’intéresse à la technique. Pour apprendre et admirer la perfection.
L’expression et la technique.
Je me souviens, lorsque j’étudiais la gravure à l’atelier 63, Joëlle Serve m’avait demandé de recopier un Piranèse parce-que je n’aurais jamais le niveau pour Rembrandt. Cela étant dit, pour Piranèse non plus.
La maîtrise technique a un quelque chose de quasi universel qui attire même ceux qui disent ne pas s’intéresser à l’art ou ne rien y comprendre. Ils s’attachent à une ressemblance et plus elle est précise plus elle est admirable. Or la technique ne peut pas être le seul attrait d’une œuvre.
Dire à quelqu’un qu’il n’est qu’un technicien sonne comme une insulte, un reproche. Peut-être y perçoit-on aussi de la jalousie.
La technique gagne en valeur uniquement si elle est associée à la force expressive. Pourtant les œuvres « mal dessinées » ont un certain charme, quelque chose de touchant. Une sorte de fragilité qui transparait malgré la force de l’œuvre.
Mon œuvre idéale.
Entre les deux mon cœur balance et l’œuvre à laquelle j’aspire serait un compromis entre violence expressive et technique de maître. Hélas actuellement je n’ai pas le courage de l’un et aucune patience pour tenter l’autre.
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