Brouillard estival.

Ce matin lors de la réunion du groupement, je me suis bien amusée. En effet depuis le confinement, les réunions ont lieu à la fois en zoom et en présentiel. Aujourd’hui j’ai fait le déplacement. Nous étions deux sur place, en plus d’Olivier. J’ai placé ma chaise en fonction des nombreux câbles afin de ne pas me prendre les pieds dedans. Le hasard a fait qu’à l’écran j’étais entièrement cachée par le vidéo projecteur. On ne pouvait pas me voir par ordinateur alors de temps en temps je m’amusais à faire surgir une main du vidéo projecteur ou à lui faire des ailes…


Le sujet du jour était : reprendre en septembre.

Effectivement nous avons traversé des périodes troubles et nous avons encore pas mal de brouillard devant nous. Même si les avis divergent _ autant optimistes que pessimistes _ aucun de nous ne sait réellement où aller. Mais nous avons tous nos propres pistes et nous les suivons. J’ai envie de dire que c’est peut-être un des avantages de l’artiste, de pouvoir suivre, essayer, tenter diverses possibilités sans avoir à attendre que le reste de la société ne se remette en route. En écoutant les différents discours, il semblerait même que l’artiste soit celui qui permet aux autres de se remettre en mouvement mais pour cela il doit aussi être à l’écoute du trouble.

Dans le brouillard.

Gaspard Friedrich, 1818, le voyageur contemplant une mer de nuage, 94,8 x 74,8 cm.

On ne peut pas monter en haut du mât vérifier que la route est dégagée et suivre coûte que coûte son itinéraire. Quand il y a du brouillard il faut naviguer différemment.

  • Certains s’attendent à un deuxième confinement.
  • D’autres à une catastrophe économique bien plus graves que la crise sanitaire que nous venons de traverser.
  • Les derniers, dont je fais partie, tentent de suivre leur route quitte à réadapter leur trajectoire.

Ce qui est sûr, c’est que nous sommes dans le brouillard. Aucun de nous ne sait où il va et chacun tente à son échelle. En attendant de voir à quoi ressemblera le monde de demain, on prend conscience de là où l’on est. On ne voit pas plus loin que le bout de son nez, mais c’est déjà un champ de vision. Pareil pour le voisin. Et en créant des liens de bout du nez à bout du nez, de nouvelles choses émergeront.  


Réagir en artiste et jouer avec l’imprévisibilité.

Selon les acteurs et les situations les positions sont très différentes. Il n’y a pas de convergence sociétale. Or le rôle de l’artiste est de poser une œuvre là où il y a convergence. Pour la montrer, la faire sauter ou la créer.

Olivier Wahl, réunion du collectif bayadère du 4 juillet 2020.

Sophie perçoit que le monde frémit de ci de là, que la nouveauté tente d’éclore. Camille que l’art répond à un réel besoin des gens, une demande et un plaisir. Encore faut-il savoir rester souple et réactif, comme le rappelle Claudia. Chose dont Camille a été très capable puisqu’après une expo en galerie ou peu de gens sont venus, elle a rencontré le succès avec une expo dans son jardin. Expérience qu’elle compte retenter cet été en Bretagne et qui a bien plu à Sophie qui se demande s’il n’y a pas là un concept qu’elle aimerait développer.

Période de test et d’observation.

Pour ma part l’été est une période bilan. Je profite de l’accalmie estivale pour faire le point, analyser l’année qui s’achève et préparer les objectifs de celle à venir. C’est aussi là que j’organise la rentrée. Je tente aussi de nouvelles choses et j’observe comment ça passe.

D’une manière générale le confinement nous a permis de faire le point et malgré le brouillard ambiant certaines zones se sont mises en lumière, comme le signale CatD. De nombreux axes demandent encore à être explorés et même s’il y a des personnes rétissantes on continue d’avancer. C’est la preuve que malgré le brouillard il y a une continuité de la vie et de l’art.

La submersion.

CatD nous faisait aussi part de la situation d’abondance qui s’offrait à elle, alors qu’elle souhaitait prendre un temps de repos pour faire un point.

Effectivement les gens veulent reprendre leur vie comme avant et la société souhaite rattraper les deux mois de confinement.

J’ai ressenti le mois de juin assez nerveusement : impression que tout se fait à la dernière minute et que nous allons d’imprévu en imprévu. Mouvement de foule dans lequel je suis emportée contre mon gré. Zoom ayant rendu possibles les réunions à distance, elles sont plus nombreuses et j’ai tout de même dû aller à Paris aussi souvent qu’avant si ce n’est plus. Comme si le monde vivait dans l’urgence. Faire le plus possible au cas où. Se préparer à un nouveau confinement. Accumuler au lieu de profiter.

On se sent très vite submergé et on passe tout aussi rapidement de périodes désertiques à des périodes de submersions. Personnellement aucune des deux ne me convient, j’y trouve toujours une raison de me plaindre. Que ce soit l’ennui où le manque de temps.

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