
24 Nov Delacroix, livre, BD, causerie ?
Je viens de terminer un superbe livre sur Delacroix. Un livre que j’ai dévoré.
Cela fait un mois que je vous partage chaque jour d’anciens souvenirs. Alors aujourd’hui, pour changer un peu, j’avais envie d’actualité. Moyen aussi de se rappeler qu’en ces temps confinés nous continuons de vivre, et ce en partie grâce aux différents arts.
Delacroix
par Alexandre Dumas et Catherine Meurisse.

Moi et la BD.
Cela fait quelques mois que cet ouvrage attendait sur l’étagère des livres à lire. Combien de mois ? Suffisamment pour l’avoir oublié.
Mais récemment, j’ai réaménagé mon bureau.
- Cela s’est répercuté sur le salon.
- En conséquence de quoi l’étagère de livres à lire fut supprimée.
- J’ai ainsi redécouvert ce livre.
Je ne suis pas BD. Je ne sais pas pourquoi, car tout le monde dans mon entourage a des rayonnages entiers de BD, mais j’ai toujours eu ce préjugé que la BD, c’est pour ceux qui n’aime pas lire. Ce qui ne m’a pas empêchée d’adorer Iznogood (la 1ere BD que j’ai lu) et Yokotsuno (la seule dont j’ai lu toute la série).
De l’autre côté je suis curieuse et j’essaie de me détacher des préjugés. Comment pourrait-il être possible de ne pas être touchée par un univers aussi large que celui-ci ? Mélangeant les histoires et le dessin ? Deux de mes principaux centres d’intérêt ?
Alors j’explore. Je me tiens régulièrement informée de l’actualité de ce domaine, lis celles que mes proches laissent trainer… C’est ainsi que j’ai lu mon premier manga : une biographie de la vie d’Hokusai. Révélation.
Mes critères de sélection ?
- La qualité du graphisme, et dans ce cas peu importe le sujet.
- Un sujet en rapport avec l’art, mais je reste assez regardante sur le choix du dessin.
Delacroix en en livre et Delacroix en BD.
Un objet hybride.
J’ai commencé mon article en employant le terme « ouvrage ». Ce n’est pas un effet stylistique, mais vraiment un choix délibéré. En effet, comment qualifier un livre illustré de BD ? Une BD sans case ?
S’il n’y avait eu qu’Alexandre Dumas, j’aurais choisi le terme de livre. S’il n’y avait eu que Catherine Meurisse, j’aurais choisi le terme de BD.
Une causerie sur Delacroix.
Après lecture, je choisi le terme de causerie qui apparait dès la première page, première phrase, première bulle.
Mon cher Dumas, vous devriez bien, dans notre salle d’exposition, nous faire une causerie sur Delacroix ?
Alexandre Dumas – Catherine Meurisse.
A cet instant je suis encore septique. C’est un livre qu’on m’a offert. Ils en ont parlé à la radio. J’ai peur de tomber sur une nouvelle BD qui va massacrer un artiste.
Je tourne la page et …
… je suis conquise.
Ce n’est pas un livre. Il ne s’agit pas d’un texte taper au kilomètre en tout petits caractères (ma hantise quand je lis un livre d’art). Mais ce n’est pas non plus un BD, il n’y a pas de dessin. Non c’est écrit. Comme une lettre. Et mieux, j’ai l’impression que cette lettre, c’est à moi qu’elle s’adresse.
Une lettre.
L’ensemble de la causerie garde le ton. Il n’y a pas Alexandre Dumas d’un côté et Catherine Meurisse de l’autre. Il n’y a qu’une personne qui a eu la chance de connaître Delacroix et qui me partage ça dans une lettre, agrémentée de petits dessins, comme on use de smiley dans un texto ou d’épices dans un plat.
La parole est réhaussée. Le ton demeure léger.
Mes passages préférés.
Delacroix vu par Alexandre Dumas :
Il serait difficile d’avoir une enfance plus accidentée que celle de Delacroix. A trois ans, il avait été pendu, brûlé, noyé, empoisonné, étranglé.
Alexandre Dumas
Rassurez-vous, il n’était pas battu mais aimé. Vous le découvrirez en lisant l’histoire …
Par Catherine Meurisse :

Je trouve cette scène tellement vivante ! Et bien que caricaturale, très réelle.
Par Dumas – Meurisse :

Bien qu’il fût une époque où l’on reprochait à Ingres de ne pas savoir dessiner, aussi bien le texte que l’illustration, illustrent à merveille ce vieux conflit peinture / dessin, forme / couleur.
Montfermeil, le 24 novembre 2020
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