Fragonard, l’invention du bonheur.

Titre : Fragonard, l’invention du bonheur.
Auteur : Sophie Chauveau.
Editions Télémaque, 2011

Etre peintre au XVIIIè siècle.

Fragonard est loin d’être mon peintre préféré. En fait je ne le connais pas particulièrement. J’ai déjà eu l’occasion de voir des peintures galantes. J’adore l’idée, l’histoire, les galanteries friponnes toute en élégances mais pas du tout l’esthétique.

Ce livre fut donc pour moi l’occasion de remédier à de grosses lacunes mais surtout d’éveiller mon intérêt pour cette période que je boudais.

Si Fragonard est bien le personnage principal de ce livre, l’auteure nous dresse un panorama complet de ce que c’est d’être peintre au XVIII e siècle. De la Pompadour à la Terreur, nous y rencontrons Diderot, Boucher, Chardin, David.

Le Louvre, squat d'artistes.

Décor obligé pour des artistes : Le Louvre. Mais pas celui que nous connaissons. Les artistes qui ont remporté le prix de l’académie ont le privilège d’y avoir leur atelier. Et au fil des pages on y découvre un lieu plus proche du squat artistique que d’un palais. Les marchands à la sauvette occupent le moindre espaces vides. Les gardes corrompues sont plus intéressés par les jeunes filles que la sûreté du lieu. Apothéose lorsqu’un des artistes décide de faire un jardin sur le toit. Infiltrations et plafonds qui menacent de s’effondrer.

De la vie d'atelier à la solitude.

On y découvre aussi des artistes entre peur et insouciance. Peur à chaque changement politique de devoir abandonner le Louvre. Insouciance, eux les artistes sont comme des surhommes, on ne peut rien leur refuser. Quelle tristesse lorsqu’ils devront réellement quitter les lieux sous Napoléon qui construit son musée.

Obligés de se reloger où ils peuvent et selon leurs propres moyens, les artistes se perdent petit à petit de vue. C’est la fin d’une époque, il n’y a plus l’ébullition créative d’antan. Ils se sentent isolés.

Jean-Honoré Fragonard et Jacques-Louis David.

Ce livre fut aussi pour moi l’occasion de découvrir David, non pas le peintre, mais l’homme. Celui grâce à qui seulement un artiste aura perdu la tête sous la révolution. Il aura réussi à sauver tous les autres.

Quant à Fragonard ? Quelqu’un de joyeux qui se met à dessiner lorsqu’enfant on le prive du soleil du Sud pour la grisaille parisienne. Son atelier était le point de rencontre de tous. On dit qu’il aimait autant les gens que les animaux.

Son histoire interroge sur la perception de l’artiste peintre à son époque, le droit d’exercer ce métier. Car c’est un droit et sa mère aura dû défier le clan familiale pour permettre à Fragonard de peindre. Adulte, c’est sa femme qui achètera en douce la paix nécessaire à l’artiste.

fragonard l'invention du bonheur
2 Comments
  • Brigitte
    Posted at 15:08h, 28 janvier Répondre

    Coucou Laura, comme toi j’ai beaucoup aimé ce livre qui retrace l’ambiance des ateliers du régnait au Louvre avant et pendant la révolution française.
    Cela fourmille de détails et d’anecdotes concernant les peintres résidants au Louvre, ils deviennent attachants et vivants sous la plume avertie de Sophie Chauveau

    • Le graveur fou
      Posted at 23:09h, 23 février Répondre

      Comme ça fait plaisir de te croiser par ici. Oui, ça donne envie d’en lire d’autres. J’ai eu de très bon retours concernant sa biographie de Vinci.

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