
29 Juin Histoire d’une table à dessin.

Pour mes 18 ans, ayant été admise en école d’art, une table à dessin m’a été offerte. Cela fait maintenant 15 ans qu’elle partage ma vie et est le centre de l’atelier.
Un chevalet.
Avant d’intégrer les Beaux-Arts, je n’avais pas réellement d’atelier. C’était essentiellement le bureau ou la table de la cuisine. Puis un chevalet à côté de mon lit. L’arrivée d’un chevalet a marqué un changement important dans l’agencement de ma chambre. Il définissait un espace propre à la création.
D’un point de vue idéologique, cela marque aussi une transition de loisirs à passion. C’est l’époque où il m’est arrivée de dormir par terre car mon lit était l’extension du chevalet…
Une table à dessin.

La table à dessin marque un nouveau tournant. Elle était l’élément le plus imposant de ma chambre et signifiait clairement que j’étais passé de passion à choix de vie. Ma chambre était d’ailleurs plus atelier que chambre. Il n’y avait pas assez de place pour une table à dessin et un lit. Le lit a donc été remplacé par un dépliant. Quand je suis partie vivre dans mon propre chez moi, l’aménagement s’est chaque fois fait autour de cette table qui marque l’espace de création.
A l’étranger, sans ma table.
- Dans mon studio meublé digne d’un magazine de design, je suis revenue à l’aménagement chevalet.
- Aux Beaux-Arts chaque étudiant disposait de son propre espace de création. L’école me prêtait donc plan de travail agrémenté de deux tiroirs, et un grand tiroir pour ranger mes travaux. J’avais complété l’ensemble par un petit meuble à étagères et un treillage de jardin pour y accrocher mes études en cours.
- A Dresde, mon atelier se réduisait à une planche sur tréteaux.
- De retour à Bxl, nouveau studio : 3 gros caissons à étagères sur lesquels j’ai posé des planches. Dessus j’y ai mis de petits caissons afin d’ajouter des étagères. Je disposais ainsi d’une surface de travail de 2 x 1m. Actuellement, cet assemblage est devenu mon bureau. Toujours encombré.
Maintenant
Au cours de mes études mais aussi de mes voyages, j’ai eu l’occasion de visiter de nombreux ateliers. J’ai passé beaucoup de temps à rêver de ce à quoi je voudrais qu’il ressemble.
Dans le premier atelier, je n’avais pas de presse, seulement la table à dessin. Tout le reste n’était que zone de stockage, même après l’arrivée de la première presse. C’est vraiment une fois que j’ai eu tout le garage que j’ai pu réellement profiter de ma presse et retrouver la table à dessin. Elle a changé de place de nombreuses fois et, continue d’influer sur l’aménagement et le rangement de l’atelier.
Aménagement.
L’aménagement actuel garde des traces du premier atelier.
- La presse à bras trop lourde pour être déplacée est à son 1er emplacement, devant le radiateur.
- Le grand plan de travail qui était l’établi du garage
L’aménagement c’est fait en fonction de 3 éléments :
- L’aménagement du 1er atelier .
- Les sources de lumière.
- Le radiateur restant
La presse a été positionnée juste sous une fenêtre et très proche de la table d’encrage.
Avant que la presse ne soit là, la table à dessin formait un angle avec l’établi (qui n’était pas encore la table d’encrage.) Cela permettait que le radiateur me chauffe les fesses en hiver (environ 15°C les bons jours).
L’ilot créatif

Quand j’ai réaménagé l’atelier en Septembre, il a été conçu en fonction de la presse qui occupe l’emplacement central. La table à dessin devait devenir celle où je pose les tirages et, sur certaines périodes, la table de sérigraphie. J’avais alors installé une autre table, sous l’autre puits de lumière. Il y avait à côté tout mon matos de gravure. Mais je suis naturellement revenue vers la table à dessin. Et au fur et à mesure des utilisations, elle a changé de place. Elle est dans le petit renfoncement crée par le lingotier.
L’atelier est un lieu vivant qui vivant en mouvement perpétuel.
Quand la table à dessin change de place, il y a forcément des modifications qui suivent.
- Installation d’une nouvelle source de lumière.
- Réorganisation du matériel courant pour qu’il soit à proximité.
- Je vais mettre des roulettes sous la table à dessin.
Souvenir d’Arachnoland.
Un hiver, alors que je travaillais tranquillement à ma table, une araignée vînt se positionner juste au-dessus. Pas de soucis, j’ai tiré la table à dessin un peu plus en avance. La coquine a suivi.
Durant l’après-midi, l’araignée, la table à dessin et moi, avons fait plusieurs allers-retours dans l’atelier.
No Comments