Insomnie météorologique

Vers 2h du matin la pluie me réveille. Ou plutôt elle s’invite dans mon rêve et l’angoisse me réveille. C’est comme si chaque goutte d’eau me disait « Camille n’aime pas l’eau. Camille s’en va, Camille s’efface. » L’effacement, la disparition, l’abandon sont des thèmes qui m’interpellent et que j’explore. Mais je reste maître de l’effacement et l’oeuvre ne m’abandonne pas contre mon gré. C’est peut-être une estampe dont il existe d’autres épreuves mais celle la, maman a passé une quinzaine d’heures à la broder. J’allais pas lui dire qu’il faut tout recommencer parce que je me suis plantée de vernis…

Après le vernissage les filles m’ont avertie « ta toile n’aime pas l’eau. Elle blanchit. » J’ai repondu que c’était normal mais en séchant tout redeviendrait comme avant. Mais bon tant pis pour les économies la prochaine fois je prends le vernis qui coûte quatre fois plus cher. « Le noir ne tient pas l’eau, il s’efface. » Impossible c’est une encre à l’huile.

Mais quand même.  Cette nuit au son de la pluie qui tombe l’angoisse m’a envahie. Et si elles avaient raison? Si je m’étais totalement plantée et que même l’huile ne résistait pas à l’eau? Alors j’ai passé une partie de la nuit à chercher les fiches techniques des produits. J’ai utilisé le bon vernis. Si ce n’est pas le même mot sur le pot c’est parce qu’il est écrit en anglais.  Mais de la théorie à la réalité …

Cet après-midi je suis allée décrocher ma toile. Il fait beau. Camille va bien.

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