J’ai rencontré Suzanne Valadon.

Comment j'ai rencontré Suzanne Valadon ?

Sylvain et moi nous sommes connus via Instagram. C’est notre passion pour Valadon qui nous a réunis et depuis nous faisons parfois appel l’un à l’autre dans le cadre de nos recherches.

Il y a quelques jours je reçois un message :

Je suis allé voir Suzanne Valadon. Tu dois absolument y aller. J'ai rencontré la comédienne, elle est formidable.

Ni une, ni deux je prends un billet de train et la représentation suivante, j’étais là.

Suzanne Valadon interprétée par Françoise Taillandier.

Au début de la pièce j’ai failli tomber dans le piège de vouloir comparer avec ce que j’avais lu sur Valadon, mais très vite j’ai été emportée. Je suis très reconnaissante à Françoise Taillandier d’avoir rendu Suzanne Valadon humaine, de l’avoir placée non pas dans l’histoire mais dans le quotidien avec sa famille.

La première fois que j’avais lu un livre sur Valadon, je m’en étais faite l’image d’une peste. Un an plus tard, je trouve que l’histoire n’est pas tendre avec elle et que la personnalité qu’on lui attribue ne correspond pas à la tendresse qu’elle met dans ses peintures. Valadon selon Françoise Taillandier, c’est une femme qui n’a pas le temps pour se faire emmerder. Elle dégage une impatience de croquer la vie à pleine dent qui frise l’insouciance.
Ce qui m’a le plus touchée, c’est que la pièce n’ignore pas les relations maternelles entre Suzanne et son fils mais aussi avec Madeleine, sa mère. J’ai réalisé que, sans m’en apercevoir, j’avais fait de Maurice un enfant tombé du ciel sans aucune existence avant ses 8 ans, et de Madeleine une ombre sans rôle et sans voix. Il y a d’autres personnages qui me semblaient anodins. Et pourtant… Ce spectacle leur a redonné la parole.

Rencontre avec Françoise Taillandier.

Pourquoi avoir choisi Suzanne Valadon ?
 
Parce que c’est une figure de femme à laquelle, à ce jour, ni le théâtre, ni le cinéma n’a rendu hommage (sauf en la faisant parfois apparaître comme personnage secondaire). Son caractère très marqué, sa vie tumultueuse et pleine de rebondissements, son œuvre… méritaient une mise en lumière. Ce que j’ai fait …
De plus c’est une femme à laquelle je m’identifie facilement par le tempérament, le physique, l’âge…
Enfin elle correspond à la vocation de notre compagnie théâtrale « Le MatouKiTouss » dont l’objectif est de créer des spectacles musicaux inédits axés sur des figures de femmes réelles ou fictives. 
 
 
Qu’est-ce que cela vous apporte sur le plan personnel de l’interpréter ?
 
D’abord cela m’a permis de la connaître. Je la réduisais, comme beaucoup de gens à son état de « mère d’Utrillo ». Mon projet m’a entrainé dans des recherches qui m’ont permis de découvrir une femme superbement douée, passionnée, courageuse, amoureuse, libre, quoique accablée par les travers de son fils mais aimante et cherchant toujours à le protéger.
L’interpréter me donne l’occasion d’exprimer fougue, exubérance et sentiments contrastés qui permettent à une comédienne de puiser dans toutes ses ressources. 
 
 
Y-a-t-il un passage du spectacle qui vous émeut plus que les autres ?
  
Le début qui est également la fin. La solitude douloureuse et bouleversante de la vieillesse mais qui s’ouvre sur la rencontre de Suzanne avec Gazi le jeune peintre amoureux d’elle. Ultime histoire d’amour. Mort et Amour. C’est puissant, émouvant et plein d’espoir. 
 
Votre personnalité d’artiste en 3 mots ?
 
Passion, créativité, vitalité.
 
Vos influences ?
 
Tous les talents, lorsqu’un beau travail les accompagne, suscitent mon admiration et m’influencent. Quels que soient les domaines et pas seulement le monde artistique.
 
Si vous étiez une couleur ?
 
Le rouge.
 
Si vous étiez une matière ?
 
Le fer.
 
Si vous étiez une planète ?
 
La lune, mais ce n’est pas une planète…
 
Si vous étiez un animal ?
 
La mouche.
 
 
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