
20 Mai Jamais mieux servi que par sois-même.
J’ai commencé à reprendre le programme de post du graveur fou, établi l’été dernier durant mon séjour à l’atelier Outotsu. Lors d’un des suivis avec Olivier je lui expliquais que j’étais bloquée. En effet, les 10 x 10 (qui ne font pas toujours 10 cm de côté car j’utilise des chutes) que je grave comme exercices techniques ne correspondent pas à l’ordre que j’imaginais. Olivier m’a simplement répondu que
si je n’avais pas envie de faire ce que j’ai écrit, c’est que ce que j’ai prévu est mauvais.
Avec le recul, ça coule de source. Mais sur le moment, quelle révélation ! Ca m’a totalement libérée d’un poids. Donc je reprends tout. Je change d’ordre, je complète. En revanche, je n’enlève rien. Il faut que ça dure. Les infos seront distribuées au compte goutte mais elles y seront toutes.
En travaillant sur ça, associé à l’expérience du contact exquis, j’ai commencé à penser un cours de gravure. Et voilà, il me manquait une information. Alors j’ai longuement regardé tous les livres de gravures que je possède. J’ai cherché sur internet. En vain. Pourtant il devrait tout y avoir, donc je ne sais juste pas comment chercher. Mais voilà parce que la technique de la pointe sèche est considérée comme l’une des plus simples à mettre en œuvre, elle est survolée dans tous les écrits que j’ai.

Et en fait mise à part quelques techniques comme le burin, l’eau-forte, l’aquatinte qui possèdent des ouvrages spécifiques (des anciens qui ont fait référence dans le milieu), tous les livres de ma bibliothèque se contentent de survoler, d’approcher la technique, de la présenter. Chacun avec des infos qui se regroupent, qui se complètent, qui se contredisent. Alors certes les possibilités de la gravure sont infinies et peut-être que cela peut être intimidant pour le débutant, mais quand je regarde tous mes bouquins j’ai une impression de limité, comme si la créativité dépendrait de la représentation et non du médium. Francis Capdebosq m’a dit, lors de ma première année de gravure avec lui, qu’il fallait au moins 2 ans pour entrevoir les possibilités de la gravure et 10 pour devenir graveur. Et effectivement, je tâtonnais, je regardais autour de moi, je cherchais dans les livres et je gardais cette frustration impuissante qui disait :
« Mais il doit bien y avoir quelque chose de plus à faire ! Ce ne peut pas être que ça ! ».
C’est en découvrant le travail de Sylvie Abélanet que j’ai eu la révélation, que je me suis dit :
« Ça c’est de la gravure ! ».
Et voilà. Je décide de tout reprendre à zéro comme si je n’avais jamais fait de gravure et je me retrouve confrontée aux mêmes problèmes qu’il y a 15 ans (la vache ! le temps passe vite !) :
- les livres ne donnent qu’un aperçu du fonctionnement mais n’abordent pas les détails.
J’ai donc décidé d’écrire à mon tour un livre de gravure. Ce ne sera pas un « grand livre » ni un « manuel complet » mais une série de fascicules et de fiches classés par thème et complémentaires les uns des autres.
C’est donc mon troisième projet d’écrits sur la gravure.
- Le 1er, de l’original multiple au multiple unique , j’ai commencé la rédaction, mais je manque de matière pour qu’il soit vraiment intéressant.
- Le 2nd, livre de cuisine des graveurs, j’en suis à l’étape de collecte. Après il y aura les tests, la rédaction, la réalisation. C’est pas pour demain. Remarque le 1er a été commencé il y presque 10 ans.
- Et celui-ci, qui n’a pas de titre, mais dont le plan est déjà bien défini. Et dans lequel je tacherai de faire apparaitre tout ce que je cherche mais que je ne trouve pas (mais que j’espère trouver d’ici là).
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