Le vilain petit canard a trouvé sa place en pleine mer.

Pleine mer. Installation

Hier j’ai réalisé l’installation de pleine mer. J’ai eu l’aide de Thierry et Poisson pour ça. 

Installation de pleine mer.

Ça c est très bien passé mais j’étais un peu déçue du résultat :

  • Moins abouti que ce que j’imaginais.
  • En plus je n’avais pas eu le temps de préparer  les projections d’ombres d’oiseaux.

En revanche belle surprise quand on voit de dessous !  Alors ce midi Tatou découpait des poissons (d’ailleurs je veux en imprimer encore. Des magentas). Thierry les enfilait et je les mettais. Je suis retournée à la galerie où j’ai passé 2 heures à rajouter des poissons pour travailler le dessous de l’installation.  Et voilà qu’en accrochant les nouveaux poissons, bien plus bas cette fois-ci, une ombre apparaît. Et quelle belle ombre. Alors j’ai accroché des poissons sur tout le tour de l’escalier.

Quand on le descend, on entre vraiment dans un autre univers.

L’univers dans un escalier.

C’est marrant la vie car une de mes premières installations de gravure, Utopia« , en fac, prenait déjà place dans un escalier.

J’ai collectionné les vues d’escalier au même titre que de celles des fenêtres.
Il y a l’Escalier pour la lune…
Puis me voilà à nouveau dans un escalier…

Ombre…

Je regardais le résultat final en me disant que je réfléchirai bien à comment en faire un livre d’artiste. Mais aussi que quand je représenterai pleine mer en  juin, je travaillerai l’installation de façon à la prolonger sur les murs par un véritable jeu d’ombre. A la manière de Calder, dont j’ai saisi la beauté du travail dans le musée de San Francisco.

…et eau.

Phillipos me disait que mon travail plait beaucoup et que les artistes de l’année dernière m’ont reconnue !!! Flatteur.

Je pensais qu’ils se souvenait du truc chiant à installer et qui fait des nœuds partout mais en fait c’est du thème aquatique. Marrant. Marrant car si effectivement ma première expo avec Phillipos était ma série de « ciel et mer » (que je n’ai jamais considéré comme une marine), que la 2eme c’etait les coquillages  » (pour résumer) et aujourd’hui des poissons… je n’ai jamais considéré mon travail comme étant en lien avec le thème aquatique.

De la gravure à l’installation.

Je lui racontai tous mes projets en cours. Comment à l’époque la gravure m’avait semblé le bon intermédiaire entre sculpture et dessin. A quel point, aux Beaux-arts, j’admirais le travail des étudiants en sculptures et design textile, puis le choc, face aux sculptures de Nikki de Saint Phalle. Je me suis subitement sentie tellement limitée par la gravure :

  • Limitée à un même type de support,
  • Un support ancré dans des dimensions fixes (pas forcément la taille car il n’y a plus de limites actuellement de ce côté là…).

Aux Beaux-arts un prof avait émis l’idée que le sujet de mon travail était peut-être la technique elle même ? Une piste intéressante mais qui ne m’a pas parlé / touché plus que ça. J’ai essayé de trouver quelque chose mais rien qui me satisfaisait pleinement. Et surtout ce problème du thème, de ce fil conducteur de mon travail.

Mais depuis, j’ai vraiment trouvé.

J’explore vraiment cette notion d’estampe, d’image, d’univers qui se développe dans l’espace.

Je suis un peu comme la centaine de mes petits  poissons de pleine mer. J’ai besoin d’espace, je m’adapte à la taille d’un aquarium que j’espère toujours plus grand. Et en écrivant cela je me souviens d’un contact pour exposer l’installation pluie  dans une chapelle …

Philippos me disait qu’il ne fallait plus que je me présente comme graveur : je suis plasticienne. Et effectivement je ne me sens même plus comme plasticienne en images imprimées mais comme artiste plasticienne dont l’estampe est le médium. Et là je me souviens quand une fois Daniel L. m’avait affectueusement dit que j’étais un peu comme le vilain petit canard de la gravure.

Aujourd’hui, en pleine mer, j’ai trouvé ma place.

Montfermeil, le 21 février 2018.

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