12 Juil j’m’ennuie
Théoriquement je devrais être en vacances depuis 2 voire 3 semaines. Presque 1 mois même ?! En pratique j’espère être prête pour faire que ce qui m’intéresse dès lundi. Il y a toujours ceux qui nous bouffent et tentent de voler notre temps. Alors je me dis que d’ici la fin de la semaine je vais faire tout ce qui est chiant, tout ce que je ne veux pas faire, tout ce qui est obligatoire, morale et ennuyeux et après seulement, je pourrai me consacrer à l’art, au sport et au jardin.
Comme à chaque vacances j’ai une liste interminable de tout ce que je veux faire. Enfin plutôt quelques trucs qui me tiennent à cœur et du retard accumulé sur des années de listes estivales… Vu comme ça l’été s’annonce captivant L. Pourrais-je oublier une partie de la liste ? Ma conscience me laisserait-elle en paix si j’arrêtais d’être comme il faut ? (Pourquoi m’a-t-on donné une conscience ?). Mais le risque est grand. A peine deux semaines sans être sur mes gardes et voilà que les salades n’en font qu’à leur tête, que les escargots en ont plein le choux et créent une coalition. Mon figuier a perdu toutes ses feuilles et Arachnoland gagne du terrain. Un de leur guetteur, expert en technique de camouflage, est parvenu à atteindre le sommet de mon manoir tandis que la salle de bain est devenue la crèche des monstronets !!!
Comme chaque fois que je suis partagée entre raison et passion, je me morfonds d’avoir une satanée conscience qui me dit ce que je dois faire et je n’arrive à rien tant elle me casse les oreilles. Alors j’ai croqué quelques délicieux fragments de Jérôme Bosch, jusqu’à ce qu’un de mes crayon, complice de la raison ennemie, ne pourrisse mon dessin. Et pendant ce temps, corps et âme, jusqu’au bout des doigts je brûle de ne pouvoir graver ma collection de fenêtres, en suspens depuis un an (et tombée aux mains de l’ennemi à 8 pattes). Je compte utiliser cette série comme prétexte à une redécouverte technique et à de nouvelles expérimentations. Travailler l’estampe associée à la résine. Et un petit clin d’œil au XVII e siècle. Mais là aussi je suis partagée. D’un côté le noir qui s’impose tout naturellement, excepté pour les géraniums rouge sang. Ou la couleur que demande le public et qui à première vue n’apporte rien à ce travail.
Et si, pour marquer les vacances, je jetais tous mes emplois du temps ? Déchirais toutes mes listes ?! Ces listes écrites et nourries sur des années !!! Et que pendant deux mois je n’en faisais qu’à ma tête ? Uniquement ce dont j’ai envie ? Mieux ! Que ce qui m’inspire car mes envies sont trop raisonnables. Et en septembre je débarquerai comme tombée du ciel dans une vie sans liste à faire et sans passé ?
Il est des jours où je m’ennuie tellement que si je venais à être foudroyé en cet instant précis, je ne le regretterai pas. Et ma conscience revient me taquiner l’esprit…
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