30 Août La nuit n’est-elle pas faite pour rêver ?
(4h17. Oui, du matin)
Et voilà qu’en plein sommeil la faim m’attaque. Une faim gourmande et une insatiable envie de créer. Une faim qui marque la fin d’une période. Un « processus insomniaque et quelques moutons » (j’ai enfin trouvé un titre pour ce projet !). Un projet de livre d’artiste. A savoir que tous mes projets de livres d’artiste (4, peut-être 5) poussent dans un coin de ma tête depuis 5 ans au moins (époque où j’étais standardiste).
Une nouvelle rentrée approche (demain) et alors que cette faim sonne la fin des vacances, l’art est enfin revenu à moi. Imperceptiblement, innocemment. Peut-être à travers les photos de reptiles que Romain m’a envoyées toute la soirée d’hier : « quand je dessinerai mieux, j’aimerais qu’ils posent pour moi », « des bebêtes faites pour être gravées », « ils sont tellement graphiques »…
J’avais tout juste décidé d’accepter ce vide, cette absence d’envie et la voilà qui me prend la tête en étau, m’assaille de dizaines d’idées à la fois, d’expo potentielles…
J’avais attendu ces vacances avec tellement d’impatience. Qu’on me fiche la paix. Que je puisse enfin créer en toute sérénité. Finalement on m’a laissé tranquille. Tellement tranquille que je me suis ennuyée. Et l’ennui ne fait pas avancer les choses. Au contraire il est fort ennuyeux. (En écrivant ces mots, je me souviens du nombre de fois où je voulais avoir le luxe de m’ennuyer…). Le rangement de mon atelier est loin d’être terminé. Disons plutôt qu’il est commencé. Un minimum vital pour pallier aux situations d’urgence, d’inspiration furieuse. Et se réveiller à 3h15 parce qu’envie de travailler et ne pas trouver le sommeil une heure plus tard pour cette même raison, n’est ce pas une urgence ?
J’avais jeté toutes mes listes, décidée à vivre en harmonie avec moi-même. Sauf que, mon harmonie idéale est surbookée et ne cesse jamais de créer. Mon harmonie réelle est une sacrée flemmarde. Alors j’ai refait une liste, un planning qui sera effectif dès mardi (enfin pas celui-ci car j’ai déjà des imprévus de prévus toute la semaine à venir). En tête de liste : finir mes projets en cours. En ne comptant que les gravures je me suis spontanément arrêter à 53 ! Trop facile ! Une par semaine. Bon c’est en ignorant les éditions et cadres à terminer. Mais voilà que chaque fois que je regarde la liste, ou que j’en parle, je réalise que j’en ai oubliés : les livres d’artiste, l’aile d’Icare, ces nouveaux portraits avec reptiles…
Mais alors puisque je suis réveillée, pourquoi ne pas descendre à l’atelier ? Un de sérieux tout de même. On parle d’Arachnoland et la zone n’est point encore sécurisée. Et puis après tout, la nuit n’est-elle pas faite pour rêver ?
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