L’après expo

(lundi 22 mai)

Hier  a eu lieu le finissage de la dernière des quatre expo auxquelles j’ai participées ce mois-ci. Je l’attendais avec impatience car pour moi ce finissage était synonyme de retour à l’atelier. Depuis un mois en effet je ne pouvais y passer qu’en coup de vent, allant d’une expo à l’autre.

Aujourd’hui enfin je peux descendre à l’atelier avec je l’avoue un peu de trac comme si j’allais pénétrer dans un lieu inconnu ou redécouvrir de lointains souvenirs. Je vais pouvoir en profiter car rien ne m’attends, je pourrais faire ce que je veux. Alors je pousse la porte, entre et, désemparée, constate qu’effectivement rien ne m’attends. Ou plutôt si. Tout. Mais par où commencer ?

Les cuivres réclament leur encre, les bois gondolent de chagrin, les gouges s’ennuient, une liste de projets haute comme moi me fait de l’œil, une expo prévue fin juin et pourtant c’est le vide absolu. Tout me semble fade et sans intérêt.

Je commence à ranger l’atelier. Lundi c’est le jour du rangement. Et après chaque expo il doit y avoir un grand rangement car toute la maison y passe. De la chambre au jardin l’atelier s’étend tel un virus. Mais le rangement n’est jamais fini car dès qu’un coin se libère je me remets à travailler sur un projet. Mais aujourd’hui pas le cœur à l’ouvrage. Je range les gouges une à une et les encres en regardant du coin de l’œil tous mes travaux en cours. Y ‘en a-t-il un qui va enfin me séduire ?

Moi qui m’attendais à des retrouvailles enflammées, me voilà qui traîne des pieds de pièce en pièce effaçant peu à peu l’ouragan de ma dernière histoire.

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