01 Juin 1001 kilomètres d’artistes.

Pour ceux qui ne me connaissent pas encore je m’appelle Laura, je suis trouillarde, têtue et curieuse. Certains appellent ça des défauts. Je suis passionnée par mon jardin, mon chat (véritable panthère des jardins) et l’art (pour certains c’est aussi un défaut), plus particulièrement l’estampe.

Depuis le jour où, il y a plus de 10 ans en fac, j’ai découvert la gravure par l’intermédiaire d’une vieille matrice poussiéreuse abandonnée dans le coin d’une salle, je n’ai cessé de vouloir parcourir le monde pour découvrir cette technique sous toutes ses formes et cet été, j’ai la chance de pouvoir ajouter un nouveau tampon à mon passeport : le Japon grâce à l’atelier de gravure Outotsu où je vais être en résidence pendant un mois.

Cette opportunité m’a paru tellement incroyable que je ne voulais pas juste aller là-bas, graver comme je le fais déjà dans mon atelier puis revenir en France après un mois agréable, fin. J’ai eu envie de vivre intensément l’expérience, de rencontrer et d’échanger avec des artistes à travers tout le pays.  J’envisage d’engager la rencontre en proposant de les interviewer. Cette idée semble enthousiasmer le public et j’espère vraiment qu’à mon retour je pourrais partager avec lui ces échanges. Pourquoi pas à travers de petites séquences filmées, les « one minute interview ».

J’ai commencé à interviewer des artistes dans le cadre des expositions du groupement intensité, collectif d’artistes dont je fais partie. La vidéo n’est pas un automatisme chez moi et, j’ai honte de le dire à l’époque qui est la notre, mais il aura fallu plusieurs interviews écrites, photographiées, enregistrées, avant de trouver comment lier son et image… J’en suis désormais à plus d’une trentaine d’interviews filmées et j’adore ces petits moment privilégiés avec l’artiste qui, après avoir tenté de me démontrer qu’il n’avait rien à dire, se dévoile par enchantement, dès que je prononce le mot magique : « action ! ».

En plus des interviews, j’adorerais rapporter une œuvre plus mystérieuse et réalisée collectivement. Je n’ai encore jamais réellement participé à une œuvre collective mais lors de mes précédents voyages j’ai souvent constaté que l’art permettait d’effacer la barrière de la langue. Etant prévoyante je suis aussi des cours de japonais mais vu mon niveau, mieux vaut faire confiance à l’art.  Aussi j’ai pensé à un dialogue écrit et graphique à travers un « cadavre exquis » où je deviendrais le lien entre tous les artistes et nos deux cultures. Et là, le défit pour moi ne sera pas de trouver des artistes mais de résister à ma curiosité et de ne pas l’ouvrir avant la fin. Tentation qui risque d’habiter mon sac à main pendant deux mois…

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