24 Juin Né(e)s pour te nommer.
Dans le cadre de cette exposition organisée par le 39/93 je me suis beaucoup interrogée sur ce qu’était la liberté selon moi, comment l’exercer, la préserver et lui rendre hommage. J’étais tout d’abord hantée par l’image de Marianne dans la Liberté guidant le peuple, de Delacroix. Mais ce visage à lui seule pouvait-il rendre compte de toutes les façons que la liberté a de s’exprimer ? Le titre premier de l’exposition « Liberté chérie je dessine ton nom » était une forte référence au texte de Paul Eluard et c’est par là que j’ai entrepris mes recherches. En lisant ce texte la première fois j’ai été un peu déçue mais je l’ai tout de même copier dans mon carnet de recherche, écrivant à mon tour son nom. Parallèlement, par le plus grand des hasard, je lisais « si c’est un homme » de Primo Lévi, livre qui m’a réellement touchée. La Liberté, cette chose si fragile, qui prenait vie dans l’écriture. Cette chose qui n’est finalement jamais acquise comme nous le montre les évènements. Alors j’ai commencé à écrire. Entre les recherches, les ratés, le final et plus encore, parce qu’on lui doit bien, j’ai écris encore et encore son nom. Pendant plusieurs jours, chacun de mes temps libre était consacré à recopier le texte de Paul Eluard et plus je l’écrivais plus je comprenais. J’ ai écris à l’aide d’un stylo sans encre, devant appuyer de toutes mes forces pour marquer le papier. Et même quand j’ai eu des ampoules et des bleus et des courbatures j’ai continué pour rendre hommage à la Liberté et à tout ceux qui ont œuvré pour elle. Elle était là couchée sur le papier et pourtant invisible. Alors j’ai commencé à récolter des portraits de toutes les époques depuis Moïse jusqu’à Malala. Imprimés en sérigraphie l’encre ne se déposait pas dans les creux du papier. Tous les visages côte à côte révélaient la liberté, parce que celle-ci n’est pas le combat d’une personne lointaine ni d’un moment passé mais bien l’affaire de chacun d’entre nous, quelque soit notre époque.
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