
16 Juin Plaisir d’apprendre.
Le retour à l’école.
La reprise fut moins dure que je ne le pensais. Après avoir très mal dormi et rêvé que je me plantais totalement dans les horaires, j’ai trouvé l’inspiration au cours du petit déj. J’ai décidé de partager mon expérience du Japon avec mes élèves.

Petit cours de japonais et origami. Ils ont adoré.
J’ai eu confirmation que j’étais une bille en origami. Heureusement que j’ai des élèves pour sauver le cours. En plus que, pour faire classe, j’avais apporté le livre d’origami en japonais. Alors oui, je l’ai ouvert dans le sens japonais. Oui, j’ai tourné les pages dans le sens japonais. Et oui, je les lisais à la française. « Mais comment est-ce qu’ils sont arrivés là ?! » Ça m’a quand même pris une heure pour comprendre que je lisais à l’envers.
Un véritable travail d’équipe s’est instauré malgré les nombreux gestes barrières. A chaque nouvelle classe, je réussissais à passer une nouvelle étape grâce à l’aide de mes élèves. Je pense qu’il m’aurait fallu encore une heure de plus pour que ma grue ne ressemble pas à un oiseau passé sous un camion.
Dire qu’il faut 1000 grues pour voir son souhait se réaliser. Est-ce que ça marche si je les imprime ?
Enfin l’atelier.
J’ai commencé par faire le motif et la page du jour, histoire de me détendre, de me remettre dans une ambiance d’atelier. Ce n’est pas que la reprise était difficile mais je pensais que c’était fini. Bref quand j’ai appris ça jeudi dernier ça m’a totalement coupé dans mon nouvel élan créatif. De nouveau je n’étais plus dépendante de mon temps mais de celui des autres. D’un coup mes listes se sont allongées et j’ai refait de nouveaux emplois du temps. Je viens même de commander un livre numérique « 20 astuces pour gérer son temps d’artiste » par Amylee, que je suis depuis quelques temps pour améliorer ma com.
Vraie pelote de nerfs, j’avais surtout envie de graver et pas de me prendre la tête à imprimer. Mais il y avait la pile de lino qui attendait. Et puis j’avais dit que j’imprimerai quand Tom serait là, comme ça ce n’est pas moi qui ferais le ménage.
Je me suis lancée. Après tout ça va être rapide.
Une belle découverte.
Je me suis prise au jeu. J’ai commencé par celui qui titillait le plus ma curiosité. Quand je l’ai gravé j’ai employé la gouge d’une manière toute nouvelle pour moi mais sans la moindre idée du résultat. Ni même être sûre que ça se verrait. D’un côté je me disais « trop fin » et de l’autre « même un cheveu s’imprime ».
J’ai passé plus de 2 heures sur le même 10×10 mais j’ai réussi ! Dès le premier tirage j’ai vu qu’il subsistait de fins détails de mon expérimentation. Donc, il est possible de les avoir. Tous ! De nombreux essais d’encrage et de réglages de pression ont été nécessaires pour parvenir à obtenir les finesses du fond sans faire grisonner la grande masse noire centrale. Ou inversement, avoir un beau noir au centre sans boucher les détails du fond. Ça a été une réelle découverte. Si j’ai besoin de 2 types d’encrage pourquoi ne pas le faire en plusieurs plaques ? Beaucoup plus simples à gérer.
Jusqu’à présent, je ne pensais le travail en plusieurs plaque qu’en termes de couleurs. Je ne l’avais jamais pensé en termes de textures.
Les conséquences pour le graveur fou.
J’ai hâte de graver encore et encore pour voir ce que je vais découvrir d’autres. Et je trouve ça tellement merveilleux de continuer d’apprendre après bientôt 15 ans de pratique ! Néanmoins je reste partagée :
- Le lino qui a temps à offrir et avec quoi je prends un réel plaisir ?
- La taille douce qui me titille de plus en plus et promets elle aussi de belles aventures ?
Voilà ce qui me plait, dans le projet du graveur fou. Pratiquer intensément pour découvrir toutes ces petites subtilités qui sont de grands trésors. En revanche ce qui est sûr, c’est que plus le temps passe plus je me dis que le rythme que je souhaitais va être intenable ou alors très frustrant :
- 4 heures pour l’étude et le dessin
- 2 heures pour l’impression.
Il ne reste pas beaucoup de temps pour graver. Surtout que le graveur fou à l’intention d’enfin lire et mettre en pratique toute sa bibliothèque…

Finalement, Tom n’a pas eu à nettoyer l’encre. Ça lui a fait plaisir. Hier j’étais sûre que des 15 heures je foncerai à l’atelier pour continuer de découvrir des merveilles. J’ai surtout foncé sur le pot du Nutella. Pas forcément une bonne idée car, si les couturières ont trouvé que la robe ne nécessitait aucune retouche, je suis persuadée que si je m’assois ou mange le jour du mariage, elle va exploser. Mais vous avoir raconté la journée d’hier me donne envie de la prolonger. Et il y a un pot de bonbons sur la table d’encrage.
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