27 Sep poser ses fesses sur une bombe ca fait rever

La semaine dernière un ami m’apprend qu’un milliardaire japonais allait devenir le premier touriste spatial et qu’il emmènerait 8 artistes avec lui. Après avoir listé tous mes points faibles (en gros je ne comprends rien à la technologie et suis incapable de faire fonctionner quoi que ce soit), il m’explique pourquoi je dois absolument postuler : pour ma popularité et parce que je bosse déjà depuis un an avec Olivier W. sur un projet pour aller sur la lune. De plus les objectifs ne sont pas si éloignés : le futur touriste lunaire souhaite que les artistes réalisent, à la suite de ce voyage, une œuvre qui fera rêver le monde ; je souhaite réaliser une œuvre qui donne au monde la liberté et le droit de rêver. Mon ami était tellement enthousiaste à l’idée d’aller sur la lune que je lui ai ironiquement proposé de devenir artiste.

Depuis cette annonce je m’interroge sur la particularité du rêve. N’est-ce pas l’inaccessibilité ? Tout faire pour réaliser son rêve peut le faire virer au cauchemar. Et je ne fais pas référence à la centrifugeuse ou au fait de s’asseoir sur une bombe atomique pour s’envoler vers l’espace. Après tout un rêve mérite que l’on se batte pour lui.

A l’origine, pour moi, la lune est un rêve universel. Mais ce n’est pas mon rêve. Elle n’est pas non plus forcément l’objectif du rêve. Je la perçois plutôt comme un médium permettant de rêver. Quand on regarde le ciel, l’esprit s’envole, se libère, s’égare et se met à rêvasser, sans pour autant s’imaginer danser la zumba sur telle ou telle étoile.

Ce qu’il y a de plus drôle est que j’ai appris la nouvelle quelques heures après avoir discuté avec un ado qui ne sachant dans quel domaine il souhaitait travailler m’expliquait ce qu’il ne voudrait jamais faire : Astronaute. Etre seul, dans le vide, dans le noir, loin de la terre, loin de tout. Même si je n’ai jamais rêvé d’être astronaute je n’avais jamais envisagé la chose sous un angle aussi effrayant et j’étais fière de partir visiter Saturne avant le petit déjeuné.

Alors depuis je m’interroge sur mon rêve, au sens d’inaccessible selon moi. Car au départ je voulais être une artiste. Fait. Vivre de mon art ? Fait. Même si je peux encore faire mieux et que j’y travaille. Trouver l’équilibre de sa vie parfaite et idéale est plus un objectif, qu’un rêve.

Je crois que j’aimerais contrôler  le temps. Non pas voyager dans le temps mais pouvoir le contrôler pour enfin le posséder, avoir le temps de faire tout ce que je dois, tout ce que je veux et tout ce dont j’ai envie ou aimerais faire (oui je fais une différence entre toutes ces formulations).