07 Jan Quelle ennuyeuse rentrée.
C’est toujours une torture de quitter l’atelier. J’y pense toute la journée.
Enfin la journée se termine. Une torture pour me motiver. Il fait nuit. Pour moi la nuit c’est fait pour se vautrer dans le canap’ avec mon chat et un bouquin. Et ça, peu importe qu’il soit dix-sept heure ou minuit. Je descends l’escalier en soufflant. Je grogne lorsqu’ouvrant la porte, un courant d’air froid m’enveloppe. J’enfile des pulls et, toujours en rechignant, je mets ma blouse. Ce n’est qu’une fois que j’entends le bruit du rouleau dans l’encre qu’enfin je peux oublier. Tout. Et si j’arrêtais les listes ? Et si j’arrêtais de communiquer ? D’exposer ? Et même de m’intéresser aux autres ? Picasso disait bien qu’il avait TOUT sacrifier pour l’art. Encore une raison qui fait que je ne serai jamais Picasso. La réussite est-elle seulement le résultat d’un sacrifice ? Ne pourrait-elle pas plutôt être de ne commettre aucun sacrifice et de ne faire que ce qu’on veut ?
Il faudrait trouver un moyen de ne faire que ce qu’on veut pas ce qu’on doit. Et même pas ce qu’on se dit que ce serait bien si on le faisait enfin… Mais peut-on vivre éternellement en se nourrissant exclusivement de tagada sans jamais se brosser les dents ni voir de dentiste ?
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