11 Mai tournage du 10 mai 2017
Dans mes rêves la caméra ne rend pas l’âme au moment où on décide de tourner alors que quelques heures avant, pour les tests, elle fonctionnait.
Dans mes rêves, mon superbe appareil photo équipé d’un mode film peut aussi enregistrer le son et le téléphone qui finalement sauvera le tournage a une excellent qualité d’image et surtout de son !
Dans mes rêves je n’oublie pas tout ce que je veux dire dès qu’on commence à tourner. Je regorge d’histoires captivantes, envoûte un car de japonnais qui se décide à acheter tout ce que j’expose et n’expose pas, tout ce que j’ai déjà fait et pas encore fait.
Bref dans mes rêves il me suffit d’un quart d’heure pour devenir riche et célèbre.
Dans la réalité cela commence hors par une femme captivante arrivée du Gabon et venue passée une quinzaine de jours en France pour voir les haut lieux de lutte pour la Liberté et les Droits de l’homme, car la France symbolise tout cela. Elle nous raconte comment elle vit l’actualité, celle des migrants. Qu’ont-ils fait pour être à ce point déshumanisés qu’on leur donne des noms d’oiseaux ? Comment les africains ont-ils fait pour garder leur humanité alors qu’ils ont eux aussi changé de territoire pour un monde meilleur? Qu’avait-ils de plus ? J’ai vraiment été marquée par ce discours car je n’avais jamais fait l’analogie entre le terme de « migrant » et les oiseaux. Et maintenant que j’écris ces lignes je regrette de ne pas avoir été mentalement plus disponible pour la filmer, la photographier ou faire son portrait.
Dans la réalité j’ai un trac effroyable et fais tout pour repousser le moment fatidique. D’ailleurs je l’ai tellement bien repoussé que je n’ai pas eu le temps d’interroger beaucoup de gens…
Dans la réalité, chaque fois que je suis lancée et que tout va bien il y a un camion, une moto, un problème …
Dans la réalité je suis bien contente qu’il n’y ai pas eu de cars de japonnais car je ne parle pas japonnais.
Dans la réalité il faut que je me remette à l’anglais car impossible de dire échafaudage dans une langue étrangère.
Dans la réalité il m’a fallut 2 heures et une bonnes dizaines de prises pour être capable de dire un texte que j’avais écrit en 2 minutes.
Mais dans la réalité j’ai eu la chance de rencontrer 3 personnes (les seules vers lesquelles j’ai osé aller) qui ont eu la gentillesse de se prêter au jeu et avec qui l’échange fut très intéressant.
Dans la réalité le cameraman n’a jamais tenu de caméra dans sa vie ni jamais tenter de filmer quoique ce soit, alors ces belles rencontres sont dans ma mémoire humaine mais pas dans celle du téléphone.
Dans la réalité le cameraman était à fond dans son rôle et débordant d’idées. Tant et si bien que je me suis demandée s’il ne serait pas mieux que moi dans le rôle du reporter.
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