Un escalier pour la Lune

IMG_6871.jpgHier en entretien avec Olivier Wahl nous avons parlé pendant 2 heures de mes multiples projets : la pluie, les instants de vie, les intelligences artificielles artistes, le Bénin et … ma folle envie de vous emmener tous sur la Lune en prenant simplement l’escalier. Un projet fou, ambitieux partie d’une simple astuce pour une expo.

En Novembre prochain  j’expose à la MJC de Brancion. Les cimaises sont hautes et les gens sont tellement habitués à traverser le lieu qu’ils ne voient plus les murs. Ils me fallait donc quelque chose de grand pour qu’on le remarque sans attraper de torticolis.  Mais vu le format plus possible de l’encadrer. Donc quelque chose qui puisse se toucher, une oeuvre qui soit un lieu de passage. L’autre problème était que les visiteurs ne montent pas à l’étage spontanément. Alors que faire ? Une petite ruse puis l’envie de les prévenir des le départ que tout se passait en haut de l’escalier. Qu’y aura t il là haut ? Je n’en ai pas la moindre idée, moi-même je n’y suis pas aller. Peut-être ma collection de fenêtre ? Si j’ai le temps de les graver d’ici là. Non finalement même si l’expo s’appelle là haut, tout se jouera en bas, sur le processus mis au point pour emmener les visiteurs là où je le souhaite. Comme ma problématique était l’escalier je me suis bêtement dit « je vais graver un escalier ».  Rapport dimension du mur : « il me faudrait 3 escaliers de 3 m de haut ». Quel boulot ! Et quel intérêt de réaliser 3 gravures aussi grandes pour un tirage unique? autant faire un dessin …

L’escalier tel que nous le connaissons est en réalité un empilement de divers modules que l’on reproduit autant de fois que nécessaire. En voilà un point commun avec l’estampe. Il me fallait donc graver des marches empilable à l’infini. Après de très nombreux croquis et avoir envoyé bouler la perspective j’ai réussi à créer deux modules d’environ 5 marches chacun. Je pouvais les empiler de façon à couvrir mon mur. D’accord, ça monte raide. Et alors si ça vaut le coup ? Puis j’ai réalisé que je pouvais théoriquement empiler mes marches à l’infini alors j’ai commencé à dire en riant que comme ça on pourrait aller sur la lune. Puis la blague est devenue sérieuse. J’avais vraiment envie de bâtir un escalier pour la Lune et que chacun puisse s’acheter quelques marches pour y aller aussi. Mais la Lune c’est loin. Très loin. Trop loin pour moi seule. Et même si finalement je me contentais de faire imprimer mes modules de marche à échelle industrielle, quel intérêt ? qu’est ce que j’en ferais ? J’aurais été entouré de piles de papier plus hautes que ma maison et le rêve deviendrait au mieux encombrant, au pire cauchemar. Alors après plus d’une heure à en parler, l’idée, la vraie, la grande, la belle, celle qui est me hante depuis plus d’un mois est née : nous irons tous sur la Lune, parce-que sans vous je ne pourrais y arriver.

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