28 Avr Une étrange sensation du monde…
J’ai travaillé sur la carte pour le projet migration. C’est la dernière face du cube. A la base j’avais pensé faire réaliser une impression numérique sur plexi mais la flemme de chercher. Alors reste la sérigraphie. Mais pas en 9 couleurs comme la carte qui me sert de modèle ! Surtout si je veux travailler un maximum chez moi. Donc j’ai commencé par un pochoir. Non. J’ai commencé par une intense réflexion de toute une soirée et c’est sur le chemin des pizzas que j’ai eu une première réponse. Que représenter et comment ne pas nuire au reste du travail ou devenir trop anecdotique. Est-ce que la carte a nécessairement besoin d’être précise même si au départ j’ai choisi un cadrage particulier ? Finalement pas d’originalité les mers et océans sont représentés par des poissons : un banc par longitude. Par-dessus j’ai collé l’ombre des continents que j’avais déchiré dans du papier. Les poissons sont en bleu. Pas de couleur de fond. Comme ça je la choisi en fonction de l’humeur et de l’éclairage (NB : pensez à apporter les éclairages pour l’expo).
Les premières déformations apparaissent et la forme de Groenland me plait énormément. Signification de la présence du Groenland ? Aucune. Si je voulais un format carré il entrait dedans et je n’avais pas de raison de le gommer de la carte.
Je voulais continuer au pochoir, toujours en déchirant le Groenland mais je réalisai que je n’avais pas d’écran disponible. Donc quitte à aller à l’atelier pour dégraver autant insoler aussi. Mais malgré çaa pas assez d’écrans à mon goût. En rappel avec les formes déchirées j’ai travaillé par taches et projections d’encre. Là, ce fut vraiment la fin du monde. Ou la naissance d’un monde nouveau. L’Amérique latine s’est élargie, la Grande Bretagne s’est rattachée au continent (ou plutôt a été absorbé par ce lui-ci) et un pont relie la Mauritanie au Brésil. Seul le Groenland conserve sa place, au sommet. Mais est-ce grave ? à part face à une carte avons-nous vraiment une représentation précise du globe et de sa géographie ? Et quand on marche des jours et des mois durant, ci ce n’est des années, sans savoir où aller ni si un jour on va s’arrêter perçoit-on le monde de la même façon que quelqu’un qui n’est jamais allé plus loin que le bout de sa rue ?
Bon malgré tout un peu d’ordre n’a jamais fait de mal. J’adore toutes les petites lignes qui tissent leur réseau. J’avais même envisagé les broder pour la version papier (mais finalement pour un autre projet). Fidèle à cette idée de broderie j’ai commencé à les retracer, toutes, en tiret. Puis les tirets se sont fait pointillés et les pointillés sont devenus lumière. Il m’aura tout de même fallu une bonne heure pour traverser toutes les Amériques du Nord au Sud. A peine 30 min pour visiter l’Afrique. Mais après tout ce périple, l’Europe, avec son réseau bien particulier, m’a semblé interminable… Heureuse quand j’ai achevé mon voyage quelque part en Lituanie.
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