Une exposition peut-elle vraiment être ratée ?

Le succès c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme. Winston Churchill.

On partage facilement les réussites. Ca fait du bien, on est fier, on montre l’exemple. Si ça marche pour moi, pourquoi pas pour toi ?

Les échecs, c’est pas la même chose, ça fait tâche dans une success story. Pourtant c’est aussi grâce à eux qu’on apprend. Et puis, pourquoi ne pas transformer l’échec en quelque chose de positif  ?

 

Pourquoi j'ai raté mon expo ?

Week-end dernier, nous avons participé à une exposition dans un petit village du coin. Nous y avions déjà pris part l’année dernière et en gardions un agréable souvenir. Cette édition fut proche de la catastrophe. Simon lui a même attribué le titre de « pire exposition de toute sa vie. »

De mon côté, malgré des déceptions, je n’ai pas trouvé cela dramatique. Il faut dire que tant que j’ai de quoi graver et manger, tout va. J’y ai commencé une nouvelle gravure et elle est déjà presque terminée. Il est vrai qu’avoir le temps de réaliser la quasi-totalité d’un portrait resto sur un week-end en dit long sur le dynamisme de l’évènement.

Le manque de visteurs.

Très peu de passage. Nous devions profiter de l’effervescence créée par une exposition de vieilles voitures mais ces dernières ont préféré garer leurs pneus ailleurs. 

Nous avons attendu avec impatience la venue d’un club de motards, mais ils ont traversé le village sans passer par la place où nous étions. 

Nous avons espéré avec ardeur et ennui recevoir des visiteurs mais probablement ont-ils été voir les  vieilles voitures.

Faut dire que nous n’étions pas très visibles. L’an dernier la pluie s’étant invitée à l’expo, nous avions dû nous rapatrier dans une salle au fond, derrière la place. Mieux vaut prévenir que guérir, cette année la majeure partie des exposants s’est installée en intérieur.

Le vent.

Avec Simon, nous étions très motivés et décidâmes de rester dehors.

« On va se mettre là ! Comme ça tout le monde verra qu’il se passe quelque chose ! ».

Je ne sais pas si nous avons été bien vus, mais le vent, lui, nous a trouvés. D’un coup il a soufflé toute notre expo. Si mes gravures s’en sont sorties, toutes les sculptures de Simon ont été cassées. Et nous n’en étions qu’à quelques heures de l’ouverture. Nous avons donc quitté notre place bien en vue pour nous ligoter à un arbre dans un coin abrité.

Mais le vent, vicieux, a soulevé un chevalet envoyant une gravure encadrée s’empaler sur le coin d’une chaise. C’est à ce moment précis où j’avais les mains dans les bris de glace, désemparée, que la mairesse a eu la bonne idée de commencer des interviews surprises par moi. En soit son idée était très bonne. Elle aurait été meilleure si nous avions été prévenus et si nous avions eu un public autre que celui des artistes avec qui nous avions tenté de passer le temps tout du long de la journée.

drôle de tombola.

Dernier point notable de l’exposition. La tombola.
Il parait qu’elle était gratuite pour les artistes.
Pour ma part j’ai acheté des tickets sans savoir ce qu’il y avait à gagner car la vendeuse me faisait peur. Une dame très gentille toutefois, mais bien décidée à vendre ses billets. Je ne lui en ai pas tenu rancune : il y avait un panier gourmet à gagner.  

La tombola permettait aussi de voter pour son tableau coup de cœur. J’ai découvert qu’il y avait des numéros pour cela, seulement le lendemain. C’est un ami qui a eu le premier prix pour un magnifique éléphant appuyé contre un arbre et nommé « méditation ».
Son prix était aussi un panier gourmet. N’ayant pas gagné la tombola, je suis allée voir ce qu’il y a avait dans ce délicieux panier. Des pâtes, un paquet de cookies et un pot de confiture d’une marque plus réputée pour ses prix bas que son goût. 
Ce n’est pas parce-que les artistes ont la réputation d’être sans le sous qu’ils ne sont pas gourmets pour autant. Pour le prix de l’ensemble, un produit local ou une bouteille aurait permis de marquer le coup.

Analyse de l'expo.

Le succès grandit dans le champ des échecs.

Quels étaient les objectifs de l'expo ?

J’avais deux objectifs.

  1. Rencontrer du monde.
  2. Profiter de l’occasion pour faire un vide atelier (brader tous mes travaux d’avant le Japon).

Quatre personnes se sont réellement montrées intéressées par mon travail et souhaitent suivre mon évolution. Sur la dizaine s’étant approchée suffisamment près de mon stand, c’est plutôt bien.

Du côté vide atelier, échec total. Avec un premier prix à 2€, j’espérai au moins vendre une carte postale. Ne serait-ce que pour mon égo.

Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette expo m’a appris de  nouvelles choses.

Ce que l'expo m'a appris.

  • J’ai analysé tout ce que j’aurais pu faire avant et pendant pour que ce soit mieux.
  • Je sais désormais qu’un artiste se doit d’être un artiste même en pleine fin du monde. C’est-à-dire : toujours avoir un discours en poche pour être pro même quand l’expo est détruite (cf. Mme La Maire qui m’interviewe quand je ramasse les bouts de verre du cadre).

Le succès de cette expo.

Le plus sympa c’était de se retrouver entre nous pour parler art. Quelqu’un a dit « autant se retrouver autour d’une raclette ». Ca a tout de suite fait tilt dans ma tête. Quelle excellente idée ! 

Nous donc avons prévu de nous rencontrer chaque mois autour d’une bonne bouffe pour parler art et s’échanger des tuyaux. Nous étions cinq à l’origine du projet et déjà trois artistes nous ont rejoints. Rendez-vous est pris pour notre premier barbecue artistique. Rien que pour ça, je ne regrette pas l’expo !

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